Dès 1953, les autorités chinoises s’inquiètent de l’augmentation alarmante de la population. Un premier plan de limitation des naissances est élaboré. Il aura peu d’effets.
A partir de 1979, le gouvernement chinois prend la décision de limiter à un seul enfant le nombre d’enfants autorisés pour chaque couple. Les couples ayant un seul enfant bénéficient de divers avantages dans les domaines du logement, de l’éducation et de la santé notamment – qu’ils perdent en grande partie si une deuxième naissance survient et totalement en cas de troisième naissance.
En ville cette mesure est accueillie plus favorablement, la charge d’un seul enfant, surtout en période d’expansion économique, est considérée comme amplement suffisante. Par contre, il en va autrement dans les campagnes où les traditions sont restées vivaces : un fils unique, gardien de la descendance et du lien avec les ancêtres, est toujours accueilli avec gratitude, mais une fille unique signifie surtout une diminution de la force de travail pour les champs notamment et donc de rentrée d’argent diminuées.
Cet impératif de survie a souvent conduit à une recrudescence d’avortements et même d’infanticide de bébés de sexe féminin. L’Etat a donc décidé en 1984 d’assouplir son règlement et d’autoriser, à la campagne, si le premier enfant est une fille, la naissance d’un second enfant. Appartenir à une minorité ethnique ou avoir un enfant handicapé ouvre aussi à une dérogation.
Cette politique officieusement suivie, ne devient une loi effective qu’en 2002.
On peut encore préciser que l’avortement sélectif est interdit et les échographes sont tenus de ne pas révéler aux parents le sexe de l’enfant.
L’objectif de cette politique est bien entendu de maîtriser la (sur)population. Néanmoins, selon les projections, la population chinoise devrait continuer à augmenter jusqu’aux environs de 2030, où elle devrait atteindre 1,5 milliard d’habitants, pour ensuite amorcer sa décroissance.
Si la politique de l’enfant unique se poursuit dans la direction souhaitée par le gouvernement, les résistances d’une partie de la population n’ont pas été totalement éteintes. Si certains effets pervers, prévisibles, ont fait leur apparition, à commencer, bien sûr, par un déséquilibre important entre le nombre de garçons et le nombre de filles (pour 100 petites filles, il y aurait 120 petits garçons), les seules causes naturelles ne suffisent en effet pas à les expliquer : les avortements sélectifs et la persistance dans certaines régions reculées de l’infanticide des filles dont l’existence est farouchement niée par Pékin, sont probablement à l’origine de cette inégalité.
A noter, que les enfants uniques sont, ensuite, volontiers gâtés à l’excès par leurs parents. La presse chinoise d’ailleurs les qualifie volontiers de « petits empereurs » auxquels rien n’est refusé.